Course effrénée

Thornday courrait. Il fuyait. S'en allait. Le plus vite possible, le plus loin possible. *Ma mère sera si déçue... J'avait promis de ne pas la décevoir....* Il secoua la tête. Il l'aimait tant... *Mon épreuve. La mienne. A moi seul.* Il hoqueta. *Je l'ai réussie. Je suis le meilleur.* Il trébucha sur une racine et reprit sa course. *Mais pourquoi ? Je l'ai réveillé. Le dominant.* Il haletait, ses flancs se couvraient de sueur. *Non. Je n'ai pas réussit. Je ne serais jamais rien. Rien. Un mot terrifiant.* Il s'arrêta dans sa course et se faufila sous un buisson, le sang lui battant les tempes. *Mais ils n'ont pas le droit ! Me faire pénétrer dans la tanière du dominant sans le réveiller ! Et si des gens voulaient la preuve qu'ainsi, ils pourraient le vaincre, ils l'avaient ! C'était si absurde... Et je suis si absurde... Je ne serais jamais éclaireur, maintenant. Mère va être si déçue. Mais pourquoi aie-je fait ça ?* Le jeune loup avait instinctivement trouvé le couvert des arbres rouges. Ils étaient si beaux. *Et si étonnant... Pourquoi sont ils rouges ?* La question familière chassa un instant ses ennuis. *Un instant... Trop court. Mais que vais-je faire ?* Il fallait qu'il retourne dans la meute. Là, on lui dirait qu'il ne serait jamais éclaireur. Il avait raté l'épreuve. Il avait réveillé le dominant. Lui qui était plus léger qu'une ombre et plus silencieux qu'une plume...

Il s'arrêta à l'ombre d'un grand arbre rouge. Il haletait. Ses flancs se soulevaient irrégulièrement. Ses pattes le faisaient souffrir. Il était un coureur très rapide. Et un combattant vif. Mais il n'était pas très grand, ni très puissant. Ni très endurant, d'ailleurs. Sa course le laissait épuisé, vidé. Seule ces longues courses lui permettaient d'oublier. Il oubliait. Il rentrerait et s'excuserait auprès du chef de meute. Il réessaierait peut être, qui sait ? Il était le meilleur, il en était sur. Le plus discret. L'orgueil de la jeunesse...

Hyouriday était partie chasser top ce matin là. Il n'avait pas réussi à fermé l'oeil de la nuit.
Mais fatiguer, il était difficile d'attraper quelque chose.
Soudain, il aperçu une proie. Il sans approcha sans faire de bruit. Sa respiration ralentissais.
Il levait une patte après l'autre et regardait bien où il allait la posée pour ne pas faire fuir l'animal.
Tout son poids était porté sur son postérieur. Il avait mal au patte à cause de cette position mais, elle était la plus silencieuse de toute pour la chasse. Il s'approcha encore, lentement, à son rythme pour ne pas louper son coup. Une fois à bonne distance de la cible, il contracta ses muscles pour pouvoir lui sauter dessus avec un saut puissant et rapide. Pourtant, c'est à ce moment là qu'il perçut une autre odeur. Celle d'un loup. Déconcentré, il fit un faux mouvement et la proie, à cette occasion, courut jusqu'à son terrier. Et voilas, un beau repas venait de partir.
Il décida d'aller voir d'où venait cette odeur porté par le vent.
Il aperçut une silhouette au loin. Il s'y dirigea en trottinant. Il n'avait pas peur de ce faire remarquer car de toutes façons, il allait à la rencontre de se loup là.
"Bonjour. Il regarda le carnassier. Il avait l'air épuisé. Il portait l'odeur de sa meute.
T'as l'air mal en point. Qu'est-ce qui t'es arrivé? Mais Hyouriday se rappela que son interlocuteur devait justement partir aujourd'hui faire ces preuves d'éclaireur.
Ah... oui... c'est le test c'est ça? Et bah tant à baver à ce que je vois. Mais t'as ramené une touffe de poils. C'est que tu as sûrement réussi , fit-il remarqué gentiment."
Il lui adressa un sourire amical.

Le jeune loup regarda approcher le chasseur. Il l'avait déjà croisé dans la meute, mais ne le connaissait pas. *Ce qui est étonnant, d'ailleurs...* Le loup gris avait d'étranges yeux, rouges au lieu du ambre caractéristique des loups. *Comme une feuille de la forêt en automne... vole et se pose sur la terre grise de cendres.* Il pencha la tête pour l'écouter, comme à son habitude *Habitude idiote, d'ailleurs, on entend pas mieux ainsi, c'est à se demander pourquoi...* Il avait l'air amical. *Normal, avec les loups de sa propre meute, même si après, les gens m'évitent. C'est étonnant. Un joli mot, étonnant.* Thorn' se rendit compte qu'une bonne minute s'était écoulée et qu'il n'avait toujours pas répondu. Il secoua la tête, penaud, avant de se décider à parler.

" 'Jour ! Oui, c'était mon test. D'éclaireur. Je devais trouver une touffe de poil. Dans la tanière du dominant. Mais j'ai échoué. Je l'ai réveillé. C'est que ça m'avait paru juste. Enfin maintenant... C'est fini. Ils font quoi, les loups qui ratent ?"

Il se rendit compte que le chasseur parlait d'une touffe de poil. Il avait donc réussit, alors ! Une touffe de poil, qu'il avait gardé dans sa gueule sans même la remarquer. Une touffe de poil, qui prouvait sa réussite, semblable à celle qu'il avait lâchée sur le dominant. *En le réveillant*, pensa-t-il amèrement.

"Mais... mais je l'ai réveillé, le dominant. Mais si je... Si j'ai cette touffe de poil... c'est que j'ai réussit, non ? Et tu t'appelles comment ? Je sais que tu es un chasseur, je t'ai vu parmi eux, et tu est taillé pour la chasse. Moi, je n'arrive à rien, dans ce domaine."

Quand Thornday parlait, il était difficile de l'arrêter, et parfois de le suivre. Il s'arrêtait en plein milieu des mots pour remarquer une feuille délicatement plissée ou un écureuil, et pouvait manger les points et les virgules.

"Au fait, tu sais pourquoi les arbres ici sont rouges ?"

Hyouriday connaissait le stress de savoir si on a réussi l'examen. Lui même avait raté un lièvre lors du sien. Et il doutais de l'avoir réussi.
"Je ne connais pas vraiment ce qu'il faut faire pour être éclaireur mais je crois qu'il était demandé de rapporter une touffe de poils. De ca côté là tu as réussi. Il ne sert à rien de se tourmenté. Leafday saura prendre la bonne décision de t'accepter ou pas. Est confiance en toi.
Pour ma pars je m'appelle Twoday et toi?
J'aime venir ici car les couleurs de cet endroit me fait pensé à un automne éternel. Mais alors pourquoi ces feuilles ont cette couleurs... alors là... aucune idée. Pour tous dire je crois bien ne jamais mettre posé la question. Au fait, qu'est-ce qui t'a incité à vouloir être éclaireur?
Moi je voulais être chasseur car je n'aime pas le combat entre loup mais courir est pour moi un vrai bonheur."
Il regarda le sol. Les raillons de lumière du levé du soleil passaient être les branches et dansaient sur la terre au reflet orangé. Les feuilles posées par-ci par-là avaient une couleur de feu. L'air était doux et les gouttes d'eau de la rosée du matin donnaient à ce lieu un aspect féerique.

[désolée du retard]

Thornday secoua la tête, par réflexe, pour montrer son désaccord ou pour chasser une libellule trop près de son museau, je ne sais. Il avait reprit son souffle.

" C'est bien d'aimer courir... Moi, je n'ai pas de souffle. Je le retiens trop. Tu aimes les mures ? C'était quoi ton examen de chasseur ? Au fait, c'est beau non ? Autour de nous... Il fallait ramener des animaux ? Moi, je suis nul en chasse, je ne pouvais pas être chasseur, et pis comme j'aime pas me battre, je suis devenu éclaireur, enfin j'essaye, c'est ce que ma mère veut. Tu sais que tes yeux sont étranges ? Et puis aussi, tel l'oiseau, je me glisse silencieusement dans les ombres. J'adore rêver, je rêve même tout éveillé. C'est étonnant. Etonnant est le premier mot dans ma tête. Pourquoi certain loups sont gris et d'autres roux, tu sais ? Et pourquoi je suis le seul à me poser toutes ces questions ? C'est pas normal ? "

En retrouvant ses questions habituelles, Thornday avait complètement oublié son examen. Il parlait vite et mal, et ses phrases n'avaient pas toujours de lien entre elles, mais il espérait de tout son coeur être compris.

Le loup se sentit mal quand on lui parla de la couleur de ses yeux. C'était à peu près son seul lien avec son autre lui. Sa deuxième personnalité était cruel et sanguinaire. Tout le contraire de lui. Il l'avait toujours détester et le refoulais. Heureusement son compagnon avait l'air d'un grand bavard et passa vite le sujet.
"Pour répondre à ta question, j'adore les mûres et les groseilles aussi. Et le test de chasseur consistait à tuer dix élans. Ce qui fait un sacré festin!
Si non, c'est peut-être que les loups au pelage gris comme le mien passent leurs temps à se rouler dans la poussière et ne se lavent jamais qu'on a cette couleur. Mais à ce moment là, pourquoi on ne put pas, car je ne pense pas que j'empeste tout de même, c'est le mystère de la vie, trouva-t-il comme explication en rigolant. Pour ce qu'en est des questions, c'est vrai que tu en pose beaucoup mais sa occupe et tu mourras pas stupides toi au moins!"
*Et bah, ce loup c'est pas un muet. Quoi que moi non plus, mais j'en ai connu qui disais jamais rien. Pas marrant cela. Avec eu tu as juste droit à un joli mono-dialogue. En tout cas celui là, il a la joie de vivre et ça fait plaisir à voir. Je déteste les grosses brutes sans cervelle.*
L'éclaireur avait l'air sympathique et dynamique. Même si il avait réveillé le chef de l'autre meute il serait sûrement reçu car on voyait bien qu'il faisait de son mieux.

" En ef..."

Thornday nota l'éclair rouge qui passait juste au dessus d'eux. Un écureuil... Etonnant comment ces rongeurs parviennent à se prendre pour des oiseaux. Ils volent bien, quand même...

"...fet. Ça occupe. Quand à mourir, stupide, je n'en sais rien. On est toujours plus stupide que quelqu'un, tout est relatif. Et puis la poussière, c'est plutôt beige. En fait, les loups gris passent leur temps à se rouler dans la cendre. Et enfuis sous la cendre, deux charbons ardents. Posés sur la terre noir. Oups ! Pardon, je m'éloigne encore. Quand aux groseilles, je n'aime pas ça. Les mures et les framboises sont bien meilleures. Je n'aime pas l'idée de manger des enfants. Les framboises sont elles les femmes des mures ? Et leurs enfants les groseilles ? C'est bon, les élans. Et tu en as tué dix ! Mais c'est un véritable exploit ! Et maintenant tu es chasseur ? Moi, je ne pourrais pas. Trop distraits, qu'ils diraient. Je pense différement des autres, alors ils pensent que je suis distrait, quand ce n'est pas bizarre. Mm... Au fait, tu l'as vu, l'oiseau orangé, tout à l'heure ? Un héros, lui aussi. "

Le jeune loup regarda la terre à ses pieds. Sur les feuilles brunes des derniers automnes, une feuille rouge était tombée. Elle était légèrement déchirée et un escargot s'attaquait consciencieusement à un coin. Thorn' la contempla un instant et en chassa l'animal spiralé d'un revers de patte.

" N'est-ce pas si beau ? Une feuille qui git dans le sol, se battant de toutes ses forces de végétal, pourtant déjà morte ? Même la beauté, même elle, peut être triste. C'est étonnant, non ? "

"Oh... La beauté peut nous éblouir sous toutes ses formes sans qu'on le sachent vraiment.
C'est comme si parfois on dirait qu'elle veut qu'on la remarque. Elle se ferait belle et envoûtante.
Par exemple, j'aime voir la pluie en Automne tombé sur les chemins et formés des flaques qui peuvent me faire pensés à des mini lacs."
Thornday lui paressait ouvert envers le monde qui l'entourait. Il observait, écoutait, des choses que certains loups ne savent pas faire. Non, lui il était bien différents des autres.
Il sortait du lot. Il voyait les éléments d'une autre manière plus jolie et joyeuses.
Twoday ne connaissait personne qui en regardant un écureuil, pensait à un oiseau ou encore quelqu'un qui ne mangeait pas de groseilles sont prétexte que c'était les fils et filles des framboises et des mûres.
"Ce qui est surprenant avec cette c'est qu'on a l'impression qu'elle ne perdra jamais courage.
Jusqu'à ce qu'une personne marche malencontreusement dessus. Alors là, elle se prisera en petits morceaux. Quel fin tragique..."